La vie ç’t’une course

La vie, ç’t’une course contre le temps. Pis c’est fatigant.

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Justement, si la course contre le temps était une discipline olympique, voici ce à quoi ça pourrait ressembler (à lire avec une voix de commentateur ben passionné) :

«C’est l’début d’une nouvelle journée : le cadran a sonné, le départ est lancé, Robert a déjà entamé la course avec une légère avance et parvient même à manger ses deux toasts au beurre de pinotte, à s’habiller sans attacher sa chemise tout croche et à partir pour la job malgré le temps qui court à toute vitesse derrière lui! Ça y est, les deux concurrents, le temps et Robert, sont maintenant côte-à-côte, le suspense est à son comble, Robert se dépêche pour finir ses tâches au bureau, on peut lire de la nervosité sur son visage, voyant le temps qui avance de plus en plus vite! La course continue, Robert commence à être fatigué mais n’abandonne pas, il prend du retard, le temps l’a rattrapé! Retour à la maison : c’est le sprint final! Robert fait à souper, prépare ses choses pour le lendemain, fait la vaisselle, peaufine des affaires vraiment importantes pour la job, s’apprête à aller s’coucher, mais il est déjà trop tard, le temps est loin devant lui! Robert réactive l’alarme de son cadran pour le lendemain, la course est terminée. Aujourd’hui, le temps en ressort vainqueur, la médaille d’or au cou et les deux pieds su’l top du podium! L’heure est maintenant arrivée à nos deux concurrents de s’reposer en vue de la course qui aura lieu demain.»

J’suis essoufflée pour mon pauvre Robert qui court comme une poule pas d’tête toute la journée. Mais j’réalise que l’quotidien ressemble quand même à ça pour pas mal de monde.

C’est dommage, parce qu’on passe notre vie à courir après l’temps. On a tellement hâte à demain qu’on oublie d’profiter d’aujourd’hui, pis quand demain arrive on s’ennuie d’hier. Je m’explique.

On pense toujours qu’y’a mieux plus tard. Quand on est petit, on a hâte d’être adolescent pour ne plus être traités comme des bébés pis on essaie d’vieillir beaucoup trop vite. À l’adolescence, on s’ennuie déjà du temps où on jouait avec nos poupées ou nos p’tites voitures en plastique, mais en même temps on est curieux d’savoir à quoi ça ressemble, le monde des adultes. Pis quand on est rendus là, à être un adulte, on regrette de pas avoir profité assez d’notre jeunesse, dans l’temps où tout était tellement plus simple, et on appréhende la vieillesse (tout en ayant tellement hâte à la retraite).

En plus, ç’tu juste moi ou les jours s’écoulent de plus en plus vite en grandissant? J’sais pas trop pourquoi, peut-être que c’est parce qu’on a toujours plein d’choses à faire et qu’on voit pu les heures passer. J’me rappelle de l’époque où j’avais p’t’être même pas dix ans, quand les récréations semblaient durer trente minutes au lieu de quinze, quand l’attente avant Noël était interminable, quand les jours, les mois pis les années passaient vraiment lentement. Maintenant, c’est différent. En tout cas, moi, plus j’vieillis plus j’me dit que si les journées avaient 25 heures au lieu d’24, j’me plaindrais pas. J’dis ça d’même.

J’termine tout ça en vous proposant de prendre le temps d’vivre tranquillement aujourd’hui. T’sais, sans vous casser la tête. Être relax et penser à vous et à la façon dont vous voulez vraiment utiliser l’temps qui vous est offert. Faites ç’que vous voulez faire depuis longtemps, mais qu’vous avez jamais pris l’temps d’accomplir. Parce que c’est important de n’pas vivre comme si on allait jamais mourir, pour ne pas mourir comme si on avait jamais vécu.

Pis bon, t’façon, la vie ç’pas une course, hein?

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