Ce soir, je pensais à toi. Pis j’voulais te dire merci.
Si on faisait une rétrospective des dernières années, c’est vrai que tu ne gagnerais probablement pas le Prix du Meilleur Papa. Mais c’est pour ça que j’veux te dire merci.
On se prend toujours la tête, chaque fois qu’on se parle. On ne pense probablement pas pareil non plus sur pas mal de choses. Mais au fond on n’est pas si différents. Pis on le sait.
Tout au long de mon adolescence, et même encore aujourd’hui, alors que je suis rendue une jeune adulte, tu n’as pas vraiment été là. Mais je t’aime. Et je veux que tu le saches quand même.
Je ne pourrais pas nier que je suis ta fille. Un peu toujours su’l party pis ben sociable avec tout le monde.
Je pense que ce qui nous fait le plus chier, c’est qu’on est pareil. Trop d’orgueil pour vouloir mettre de l’eau dans notre vin, parce que non, ce n’est pas juste de ta faute.
Merci papa de m’avoir permis de me construire. De grandir, de prendre de la maturité vite.
C’est vrai que j’en ai fait des niaiseries, mais y faut bien vivre sa vie. T’as toujours dit que tu avais hâte que je sois autonome comme ma soeur, ben voilà.
Un jour, tu verras. Tu verras qui je suis devenue et ce que j’ai accompli sans toi. Pis j’espère que, ce jour-là, tu vas être fier quand même.
Pis inquiète-toi pas, le jour où tu vas tomber malade, j’vais être là. Parce que ça sert à rien de vivre dans le passé et dans la rancune.
Pis le jour où tu vas nous quitter, j’vais en dire des beaux mots à l’église, papa.
Je sais que tu fais de ton mieux, pis c’est pour ça que je ne t’en veux pas. Moi aussi, j’ai été un bout à faire de mon mieux.
Je t’aime Papa. Bonne fête des Pères.
S.
