J’suis qui, j’suis où pis j’suis comment?
Ça fait six-mille-neuf-cent-vingt-sept jours que j’essaie d’apprendre à m’connaître.
C’est long.
J’suis qui moi, dans l’fond, à part un prénom pis un nom d’famille que j’ai même pas choisis?
J’suis mêlée entre ç’que j’veux, ç’que j’veux pas, ç’que j’voudrais vouloir, ç’que j’suis, ç’que j’voudrais être pis ç’que j’suis pas.
Y’a l’temps qui avance pis y’a moi qui l’regarde passer en m’demandant si un jour j’vais finir par avoir des réponses à toutes ces questions-là.
Parce que s’trouver, c’est tough.
On voudrait tous que ça soit aussi facile que d’trouver un vingt-cinq cennes pis des graines de muffins dans une craque de divan en faisant l’ménage, mais ç’pas d’même que ça s’passe.
J’ai jamais su quoi répondre à la question « qu’est-ce que tu veux devenir » parce que j’savais même pas ç’que j’allais manger pour souper l’lendemain, fa’que prédire les vingt prochaines années d’ma vie ç’tait trop pour moi.
Ça l’est encore aujourd’hui.
J’ai longtemps été légèrement-un-peu-trop-des-fois control freak à penser que j’devais planifier mes journées, mes semaines, mes mois pis mes années à l’avance mais finalement aujourd’hui j’ai pus l’goût d’avoir à pré-écrire les pages de ma vie.
Pis j’ai pus l’goût d’me chercher non plus.
J’suis la personne que j’suis même si j’me connais pas par cœur.
Ça m’tente pas d’avoir à m’casser la tête avec trop d’questions.
De toute façon j’ai pas l’temps pour ça, j’ai une vie à vivre.
On panique tous parce qu’on sait pas à quoi notre avenir va ressembler. On oublie qu’au fond c’est nous qui l’construit.
Est-ce qu’on pourrait seulement profiter d’un jour à la fois?
Juste vivre.
Conjuguer l’verbe « être » au présent.
Arrêter de s’demander quelle personne on va devenir demain, après demain pis toutes les autres journées qui suivent.
Parce que j’me d’mande si un jour on l’sait vraiment.
Pis j’me d’mande si dans l’fond c’est vraiment important.
Ca s appelle faire confiance à la vie.
Bravo
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