Les traîneries du samedi

Y’a une ambiance de bye-à-pas-bientôt qui flotte dans mon appartement.

Cette semaine, j’ai rangé mon moi dans des boîtes en carton pis j’me déménage à beaucoup-plus-loin-presque-cinq-heures-de-char à partir d’après-demain.

J’quitte pas mon nid parce que j’étais pas bien dans mon ici-chez-moi, j’m’en vais seulement parce que c’est d’même la vie.

Pis c’est correct, c’est ça qui est beau j’pense.

Le mouvement.

Le changement.

Le détachement.

Le bye.

Mais aussi les premiers « bonjour-bienvenue-enchanté » qui viennent après.

J’ai pas peur de partir parce que ça veut dire que j’m’en vais quelque part.

J’ai pas peur de partir parce que je l’sais qu’peu importe où j’me trouve, y’a mon sourire qui m’colle à la peau. Y’a l’bonheur qui m’suit d’près, je l’traîne partout dans mes bagages.

J’ai pas peur de partir parce que ç’pas vrai que j’laisse ma vie derrière, je l’amène avec moi. J’traîne mes souvenirs dans ma tête, j’garde mes amis-famille-amour-tout-l’monde à l’intérieur de mon p’tit cœur qui part à l’aventure, j’capture des bouts d’mon quotidien pis j’les apporte dans mon sac à dos.

J’ai pas peur de partir parce que ç’pas vrai que j’prends un nouveau départ. J’repars pas à zéro, j’continue mon chemin dans du différent-mais-beau-pareil.

J’ai pas peur de partir parce que j’ai un monde qui m’attend ailleurs pis un monde qui reste paisiblement ici.

Celui-là y bougera pas. Y va toujours être là.

J’ai pas peur de partir parce qu’on a tous des ailes qui nous poussent dans l’dos à un moment d’notre vie. Ç’t’à nous d’choisir si on prend notre envol ou non.

J’ai pas peur de partir parce que c’est jamais la fin de rien. C’est toujours le début d’quelque chose de nouveau.

Fa’que non. J’ai pas peur.

J’ai pas peur parce que c’est d’même la vie.

Pis c’est correct.

C’est ça qui est beau, j’pense.