Texte écrit par Carolane Lévesque.
J’aimerais ça, être seule avec quelqu’un.
Mais pas comme les gens peuvent le comprendre.
J’ai pas l’goût de parler à quelqu’un.
Parce que mes cordes vocales ont pas l’goût de vibrer alors que mon cœur sait pus comment.
Parce que j’peux pas laisser s’étrangler à l’air libre des pensées qu’mon cœur s’admet pas.
Parce que j’peux pas mettre des mots sur ce que j’prends pas le temps de vivre.
Juste parce que.
J’ai pas l’goût d’écouter quelqu’un non plus.
Parce que mes oreilles ont pas l’goût de se fermer au monde extérieur même si ma tête le comprend pas.
Parce qu’elles aiment ça écouter le cœur des gens.
Parce qu’elles aiment pas écouter ce que le mien a à leur dire.
Juste parce que.
J’veux de la solitude, mais une solitude volontaire.
J’veux une genre de solitude que tu peux pas obtenir seul.
J’veux une solitude accompagnée.
Et ça, y’a juste toi qui peut comprendre ça.
Pis ça adonne qu’y’a rien qu’avec toi que j’veux vivre ça.
Être seuls, mais ensemble, tsé.
J’veux me perdre l’âme dans ce silence à deux.
Un silence qu’on construit avec du vide pas si vide que ça.
J’veux me faire bercer le cœur vide-pas-si-vide-que-ça par tes bras.
J’veux sentir ton souffle dans ma tignasse pas domptable.
Ce souffle qui balaie mes pensées ben loin sous le tapis de notre silence.
J’veux que ta peau réchauffe, roussisse, brûle, calcine la mienne et mes tourments avec.
J’veux me saoûler de ton odeur aussi.
J’veux me laisser bercer par mes sens.
Ces sens qui font pas de bruit en silence.
C’est tout ce que je veux.
Parce que ton cœur, lui, je l’sais que j’peux pas l’avoir.
Mais au moins, tu me laisses l’entendre.
Tu me laisses entendre ton cœur alors que j’laisse même pas la parole au mien.
Et pour une fois, c’est pas mes oreilles ni ma tête qui entendent.
C’est ton cœur qui parle au mien.
Il lui dit de lâcher prise.
Les traîneries du samedi 