J’veux pas écrire à propos d’toi.
J’suis assise dans l’café vingt-quatre-heures au coin d’ma rue a’ec mon pumpkin spice latte préféré dans ma main gauche, ma seule et unique raison d’aimer l’automne-sec-frette de pluie-tout-l’temps, pis j’essaie d’écrire quelque chose sur mon ordi-pas-d’pomme parce que demain c’est samedi pis crime on est vendredi 23h47, ça commence à presser mine de rien si j’veux m’coucher avant qu’le soleil s’réveille en m’jugeant la vie d’procrastinatrice-cernée-pas-assumée.
Ç’parce que j’ai passé toute-la-s’maine-au-complet à tasser ta face de ma tête, t’étais ma seule inspiration mais j’voulais pas écrire à propos d’l’love à propos d’toi, j’ai aucun mot assez fort pour le faire anyway pis ça m’tanne, le dictionnaire a pas un vocabulaire riche-assez pour décrire le toi-et-moi qu’on s’bâtit en équipe dans notre free time à deux.
J’ai cherché longtemps-mais-sûrement ç’que j’pourrais ben écrire de pas-pire-beau comme traînerie, j’ai cherché des mots qui riment pas avec ton nom même si y sonne comme un poème, mais clairement ma tête a fait l’ménage, mon bordel de pensées habituel a l’air pas mal en ordre ces temps-ci.
J’ai essayé d’cacher mes souvenirs de toi dans un tiroir de ma mémoire pis d’le barrer, j’ai essayé d’jeter ton nom-poème dans une poubelle de mon coeur, j’ai essayé d’écrire à propos d’moi à propos d’lui à propos d’eux, mais tu revenais tout l’temps noir sur blanc dans ma page Word.
Une fois qu’l’inspiration est là y’a rien à faire pour la faire taire, tu peux pas la mettre en sourdine, tu peux pas la ranger dans ta poche arrière de jeans pis l’oublier à la fin d’la journée.
Fa’que j’me retrouve ici, minuit passé, on est déjà samedi, j’me retrouve ici parce que t’es mon synonyme de «procrastination», j’me retrouve à mon endroit préféré pour boire un café, pour aligner des mots sur un papier, pour faire danser mes doigts sur un clavier, pour penser un peu à toi mais pas trop.
J’pourrais écrire la vérité, écrire que chaque moment avec toi m’rend d’bonne humeur comme à presque-Noël, que tu m’fais sentir vingt-quatre-au-soir-minuit-moins-une, que t’es mon cadeau en d’ssous du sapin, celui qu’j’aime déballer avant d’aller m’coucher.
J’pourrais écrire que tu m’donnes envie d’flusher mon café matinal quotidien, mon rituel du réveil, mon essentiel d’la journée, pour le remplacer par tes paroles parce que les boire me donne encore plus d’énergie qu’n’importe quelle caféine-liquide-sucrée.
L’affaire c’est qu’ça m’tente pas d’écrire sur l’amour d’écrire sur toi d’écrire sur nous parce que mes mots sont pas assez.
Mais y’est trop tard, on est samedi pis c’est toi ma traînerie.
J’ai assez procrastiné.
Pis j’ai fini mon latté à la citrouille épicée anyway.
elle est inspirante votre procrastination, et « il » doit être spécial pour la meuble autant qu’ça…
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