Texte écrit par Jade Breton-Caron.
T’es comme l’automne, t’as des belles couleurs.
Quand tu t’installes, tu changes lentement le paysage en le rendant plus beau. T’es là, discrète, avec mille merveilles qu’on aura jamais la chance de trouver ailleurs. T’es douce et réconfortante, t’emmènes le petit vent chaud d’après-midi avant les soirées froides.
On te voit pas vraiment venir, t’arrives tranquillement. Mais un beau matin on se réveille et rien n’est pareil. Les feuilles sont rouges, oranges, jaunes. Les enfants portent leurs bottes de pluie. Les tournesols apparaissent comme mille soleils dans les jardins. Et toi t’es là, à sourire, plus belle que jamais, avec tes belles couleurs et tes petits rayons de soleil. Et à ce moment là, je donnerais tout pour voir l’automne à l’année longue. Pour me réveiller le matin avec ton odeur, ta petite brise chaude, tes couleurs et tes rayons de soleil qui viennent se poser sur ma joue.
Parce que jamais je pourrais me lasser de cette saison là.
Mais t’es comme l’automne, et l’automne se cache sous l’hiver quand le froid glacial arrive. Ses belles feuilles tombent, et quand la neige commence à se déposer sur le sol, on a plus la chance de les voir sur notre chemin vers l’école. On a plus la brise chaude d’après-midi qui nous enveloppait. Son parfum disparaît peu à peu, laissant seulement le froid et la cigarette dans nos poumons. Le soleil nous brûle les yeux en reflétant sur la glace à la place de nous caresser la joue. Les tournesols sont morts, et les enfants sont rentrés chez eux. Les arbres sont dénudés de tes si belles couleurs.
Mais t’es comme l’automne, on retrouve tes feuilles sous la neige au printemps et ça donne espoir de te revoir. Elles sont fanées, mais elles restent les feuilles qui nous font tant sourire. Les plantes poussent, les enfants sortent. Le soleil commence à faire son travail. C’est beau, mais ce sera jamais aussi beau que l’automne. Alors les feuilles apparaissent, et j’attends de voir tes couleurs gratter la fenêtre de ma chambre.
Mais t’es comme l’automne, c’est long avant que tu reviennes. Ton parfum a le temps de nous manquer. On a le temps d’en rêver et d’espérer que tes couleurs seront aussi belles que la dernière fois. On a le temps d’avoir peur de tes nuits froides et de te revoir partir.
Mais t’es comme l’automne, et quand tu reviens, on retombe amoureux de ce que tu es. Parce que ta brise chaude nous réconforte, que tes paysages sont plus beaux et que tes rayons viennent se cogner contre nos sourires.
Parce que t’es comme l’automne, et que j’suis prête à t’attendre au-travers des temps froids et de la folie de l’été.
T’es ma saison préférée.