Texte écrit par Laurie Touchette.
Mes pensées défilent pendant que j’te regarde partir du haut d’la fenêtre pis la nostalgie m’envahit. Dire que la tasse de café que t’as dans les mains est probablement la dernière que j’te ferai de toute notre vie… J’me d’mande ben si elle aussi, elle te préparera ton café chaque matin avant qu’tu partes travailler. Si elle prendra l’temps de r’passer toutes tes chemises frippées pis qu’elle t’attendras avec un gros sourire le soir quand tu rentreras brûlé de ta journée.
J’aurais aimé ça qu’tu m’expliques c’que j’avais pas, c’qui faisait qu’ça marchait pas. J’te vois embarquer dans ton char pis m’lancer un dernier regard. Un regard bourré d’culpabilité, quasiment autant qu’le jour où tu m’as annoncé qu’t’allais m’laisser. Tu m’as balancé ça d’même sans que j’m’y attende, pis ça ma rentré d’dans comme un train qui roule à cent milles à l’heure.
J’sais même pas comment j’fais pour être encore debout aujourd’hui, d’vant la fenêtre de c’qu’on appelait « notre maison », à t’regarder t’en aller, ben décidé de pas r’gretter. Pis j’espère que tu r’gretteras pas, parce que j’te laisserai pas r’venir.
T’as tellement bousillé mon coeur que j’sais même pus si y’aura encore la force d’aimer à nouveau. Peu importe si finalement tu trouvais mon café meilleur que l’sien, ou ben si avec elle tu partais travailler avec des chemises frippées l’matin, tant pis pour toi.
T’avais juste à apprécier c’que t’avais pis à accepter qu’notre café pouvait avoir un goût amer des fois, que ça arrive que ça aille moins bien une journée, mais que toute pouvait s’arranger l’matin d’après. Qu’notre relation était pas parfaite, mais qu’on aurait pu trouver des solutions, on aurait pu ajouter du sucre dans nos cafés les matins où y’était pas assez bien pour nous.