L’hymne des dernières fois

La plus grande blessure d’une rupture c’est réaliser qu’on a vécu nos dernières fois sans l’savoir.

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Le coeur inondé j’ai mouillé mes taies d’oreillers y’était deux heures du matin j’arrivais pas à dormir, ma tête pensait trop elle ruminait j’essayais d’pas m’noyer dans tes mots que j’entendais encore en écho, tu venais d’partir pour de bon t’avais dit adieu en m’regardant drette dans les yeux ça m’a fessé dans l’chest un peu.

C’parce que j’ai réalisé qu’notre dernier câlinbisou avait marqué la fin de nous comme le point final de notre histoire, à c’moment-là je savais même pas qu’c’était notre dernière fois je l’ai même pas savouré comme il faut j’peux-tu retourner dans l’temps.

Avoir su qu’ça arriverait pus jamais j’en aurais profité à chaque fois d’la proximité d’nos respirations douces qui goûtaient la menthe verte Excel-rafraîche-haleine, nos baisers j’les avais pris pour acquis j’pense mais toute bonne chose a une fin j’ai tendance à l’oublier.

C’est ça l’problème on sait jamais quand c’est la dernière fois qu’on vit d’quoi pis ça fait mal à l’âme quand on l’apprend plus-trop tard, c’est ça le deuil.

Y’était deux heures du matin mes feelings en rivière dans mes draps se mélangeaient avec mon mascara pas waterproof du tout ça m’apprendra, notre film jouait en boucle entre mes deux oreilles je cherchais la faille dans notre dénouement mais surtout je jouais à cherche-et-trouve avec chacun de nos derniers moments.

J’repensais à quand tu m’as écrit « je t’aime » for the last time en feutre permanent sur mon coeur en papier froissé, t’avais presque réussi à l’défriper avec ton fer à repasser chaud de sentiments amoureux qui s’frottaient contre les miens.

J’me remémorais notre dernière caressetendressepromesse c’était hier ta main droite dans mes cheveux un regard amoureux des mensonges finalement.

J’revoyais la dernière fois qu’on s’est aimés cachés dans l’noir douillet-velouté de la nuit, le temps existait pus la vie était en silence y’avait juste les battements d’nos coeurs en symbiose qui cassaient la sourdine.

J’ai longtemps pensé que l’temps qui passe était d’mon bord mais il emmène avec lui des instants que j’croquerai pus jamais pis que j’rumine à deux heures du matin quand j’ai l’existence plongée dans l’insomnie.

Depuis toi j’essaie d’profiter de TOUTE-en-majuscule juste au cas où la fin soit juste après, ton départ a eu du bon au moins, maintenant j’vois une certaine magie dans l’incertitude j’la déguste avec un sourire et j’m’assure de graver tout dans mes souvenirs.

Ça m’évite des regrets et des taies d’oreillers mouillées.

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