Parce qu’une pause c’est fait pour revenir après.
- ©Camila Cordeiro
Quatre mois moins quarante-huit heures ça fait 119 jours c’est 32% d’l’année-au-complet, c’est seize semaines, seize traîneries silencieuses qui ont jamais vu l’jour c’est beaucoup c’est vraiment trop.
J’suis partie en mai dernier la tête vide ou presque, les mots s’noyaient dans l’fond d’ma rivière de pensées cacophoniques-isolées fa’que j’ai remis un bouchon sur mon crayon pis j’l’ai laissé sur mon bureau pendant que j’franchissais la porte de mon appartement avec mon sac à dos à deux heures du matin vers l’aéroport bye Lévis.
J’ai vu un p’tit morceau du ciel et aussi une fraction d’la planète sur un coup d’tête, il était une fois le cosse-ta-riz-cas, j’ai eu chaud mon linge froissé-roulé façon packsac collait sur mon cuir brûlé-homard de crème solaire pas efficace, j’ai rencontré appris goûté souri chanté crié repoussé mes limites, j’me suis même laissée inspirer un tout p’tit peu par la pura vida.
Et j’suis revenue dans mon nid-chez-moi j’me suis laissée traîner avec de l’encre sur un fond blanc mais j’étais pas capable de créer des chorégraphies d’mots sur du papier, mon dictionnaire avait brûlé sur la route quelque part entre Ottawa-Montréal-Québec-Toronto-San José c’est con.
C’est c’qui donne quatre mois moins quarante-huit heures avec des phrases qui s’bousculent et des journées qui écrasent ma confiance de plume jour après nuit après jour après soir après infini, « pourquoi j’pus capab’ pourquoi du jour au lendemain pouf j’ai perdu mon vieux stylo » étchétéra non-stop gossant.
Maintenant j’me sens handicapée du bout des doigts j’me souviens pus comment on fait pour que ça soit beau quand on enchaîne des lettres une après l’autre après l’autre après l’autre efface recommence efface continue espace enter delete.
Mais j’reviens aujourd’hui parce que j’en ai besoin pis que m’laisser traîner ça m’fait du bien, j’ai récolté les cendres de mes vieilles idées une par une pour voir danser des nouvelles phrases et faire renaître mon bordel de traîneries.
P’t’être pas chaque samedi mais quand j’aurai les mains qui picotent et une envie d’imprimer mon empreinte digitale sur mon clavier à peine moins rouillé qu’mon écriture tête-cerveau-cœur.
C’est juste parce que des fois on a besoin d’prendre des pauses pis c’est tout c’est ben correk on est des humains pas des machines.
Et un jour on renaît d’nos cendres et c’est beau et ça fait du bien et c’est pas plus compliqué et on continue et.
Et.
J’ai déjà hâte de lire tes prochains textes !
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Merci, c’est vraiment gentil! ❤️
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Pour une fille qui a le stylo bordélique…!Ton texte résonne comme d’habitude. 😍 Ça sonne toi. Ça sonne « j’ai l’goût de recommencer » 😊eh bien bon retour ! Et laisse toi traîner autant que tu veux , on aime ça 😜❤
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Un gros baume sur le coeur!!!! ❤️ Merci.
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des cendres qui laissent transparaître des braises toujours actives
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