Il faut être fier de soi des fois.
J’attendais toujours après les autres pour recevoir des fleurs et des compliments et des beaux « bravo » et des encouragements et une p’tite poussée d’motivation dans l’dos, c’était comme pour valider que j’faisais l’bon choix ou que j’réussissais bien ou que j’étais sur le bon chemin pis qu’j’étais belle-bonne-capable comme maman me disait toujours.
J’avais l’impression que ça avait plus de valeur quand le regard des autres évaluait mon côté beau-bon et le moins beau-bon, comme si la réelle-vérité-vraie se cachait dans la prunelle des yeux de mes voisins, à chaque étape de ma vie j’avais besoin qu’on m’dise que j’m’en allais dans la bonne direction comme si ma vie était un passeport et que je devais le faire étamper avec un « vas-y c’est correct » pour continuer d’avancer.
J’allais pêcher l’bonheur dans l’regard des autres mais ça durait pas longtemps, au moindre silence j’me remettais en question, j’avais-tu fait une gaffe est-ce que j’m’étais trompée je savais pas je savais rien.
Et puis un jour j’me suis regardée dans l’miroir j’me suis dit « mon Dieu mais j’suis belle-bonne-capable », les éloges-encouragements venaient de moi et j’ai souri de tout mon âme parce que mon reflet me connaît mieux que n’importe qui, panser mes maux avec mes propres mots c’était la réelle-vraie recette du bonheur.
J’ai réalisé qu’il faut arrêter d’attendre après les autres pour être fier de soi, on a l’droit d’se lancer des fleurs de temps en temps c’est pas narcissique-égocentrique de baisser les yeux sur notre nombril un peu, ça veut pas dire que notre tête est trop grosse pour passer dans les cadres de portes.
C’est seulement accepter sa réelle-vraie valeur, ses défauts mais aussi ses qualités, c’est croire en soi et apprécier ses belles réussites et foncer dans chaque nouvelle étape et tourner la page sans avoir peur.
Se lancer des fleurs, c’est s’donner sa propre petite poussée dans l’dos vers le bonheur.
Les traîneries du samedi 